Le gallo dans le métro de Rennes

Pour ben meriener, pernéz un grand soulai e pllacéz le den le mitan du cië. Tiréz vos réves de vos pochettes e seméz les ao vent. Chonméz votr pu bel arbr e evailléz vous dessou la feuille.

Une bufée ou deûz e vla qe vous ouayéz le taran, la douce e dolente musiqe des chaodes véprées d’etë.

Acoutéz le vezon de la tére qi dabe, des arbrs qi durent le chaod qi chët, du vezon des bibites qi s’emouvent, des goussées de balais qi cotissent su les longs ribans de lande abrâzée. Mute.

Le soulair ét su le haot du temp, la meriene danse, le taran vezonne e le payiz-là, conme dormi, conme ao roumion, doujetement, mourmonne.

Meriene e taran sont les deûz bronnes du bon temp.

Pour faire une bonne sieste, prenez un grand soleil et placez-le au centre du ciel. Tirez vos rêves des poches et semez-les au vent. Dressez votre plus bel arbre et étendez-vous sous le feuillage.

Une respiration ou deux et voici que vous entendez le « Taran », la douce et languide musique des chaudes après-midi d’été.

Ecoutez le bourdonnement de la terre qui sèche et durcit, des arbres qui endurent la chaleur qui s’abat sur eux, le bourdonnement des insectes qui s’agitent, des gousses de genêts qui éclatent sur les longs rubans de lande assoiffée. Chut.

Le soleil est au zénith, les mirages dansent, le taran bourdonne et ce pays, comme endormi, comme à l’agonie, doucement, murmure.

Sieste et taran sont les deux mamelles du bon temps.