Le gallo dans le métro de Rennes
HUCHER
Diouqe, huyo ! Diouqe, huyo ! Diouqe, huyo !
Le monde sont des orbieres qi pâssent.
L’armée des pâs qi tocent la pllace.
Qi tocent cabocent les ragoces ebobées dla pllace.
Evoûtës, il ont la vûre essorbée.
Eveûtës, il ont la téte encraodée.
Mai ‘tou je marchaes,
je dripaes, j’encalaes, je couraes.
E coure qi ne coure.
E coure qi ne…poûr. La poûr !
Une boule ao qheur.
Je huchis : « woo! ».
Silence.
La pllée degoute e roule desur ma goule.
Silence.
Je me ses sietë à tére, desur la pllace, e dâriere mai un arbr poussit.
Mon arbr.
E je regardons tous deûz les orbières pâsser.
I pâssent, i repâssent, i pâssent, i repâssent, i pâssent, i râpassent…
Mai, ça me depâsse!
CRIER
Hue, dia ! Hue, dia ! Hue, dia ! Les gens sont des ombres qui passent.
L’armée des pas qui percutent la place. Qui percutent cabossent les vieux arbres ébahis de la place. Voutés, ils ont la vue émoussée. Abasourdis, ils ont la tête ensorcelée. Moi aussi je marchais, je pressais le pas, je faisais de grandes enjambées, je courrais. Coure qui ne coure ! Coure qui ne… Peur. La peur ! Une boule au coeur. Je criai : Hooo!
Silence. La pluie goute et roule sur mon visage.
Silence. Je me suis assis à terre, sur la place, et derrière moi un arbre poussa. Mon arbre. Et nous regardons tous les deux les ombres passer.
Ils passent, repassent, ils passent, repassent, moi, ça me dépasse.