Le gallo dans le métro de Rennes
BEGHIN
Qhi don mouline le bourier?
Qhi q’ét le bouyè de la tére ?
Qhi don rouzine la tére guerouellouze ?
Qhi qi se muce den la tére sans brut e sans tabut ?
Qi don lesse bel e ben de mulons de tére fine par derre ?
Qhi qi emmorfôze le gâpi en nouri pour le parfond de la tére, pari ?
Qhi don ?
En ne l’a pouint jemés oui ; il ét fezou pour le monde.
I bedouine d’eune pâssée de tére a l’aotr !
Il afie la tére pour anijer les grains.
Come un sorcier de courti, il ét gardou de la biaotë de la tére.
Injenieur cachard ao la mouvance libr, chemine !
Més done-tai garde a la pouézon qi s’evâille petit a la fai su tére !
Comben d’injenieurs cachards de méme qe le beghin faora-ti pour emboni le monde ?
VER DE TERRE
Qui donc mouline les déchets ?
Qui est l’intestin de la terre ?
Qui donc fabrique la terre grumeleuse ?
Qui se glisse en terre sans bruit et sans tracas ?
Qui donc laisse beaucoup de petits tas de terre derrière lui ?
Qui transforme la pourriture en nourriture des profondeurs de la terre, pardi ?
Qui donc ?
On ne l’entend jamais ; il est un acteur pour le monde.
Il va tranquillement d’une galerie à l’autre.
Il prépare la terre pour accueillir les graines.
Comme un magicien de jardin, il est le gardien de la beauté de la terre.
Ingénieur caché au geste libre, chemine !
Mais attention au poison qui s’étend petit à petit sur terre.
Combien d’ingénieurs discrets tel le ver de terre faudra-t-il pour bonifier le monde ?