Le gallo dans le métro de Rennes
DAI
Le monde aguerouës su la greve le matin-là taent tout ebaobës. La poûr lou nouaet la courée, les vailles se signaent. Là, ao pië de la creuz en bouèz jinjolante, un bra sortaet du sabl e un dai rouaide se dersaet.
Un ancien s’aperchit e revit le jou qe l’onme encavë là fut dejetë par la më. Ses ueils de garçailles revirent le sabl enseveli sa piao nierje, ses hardes brodelées d’or, e sa bague. Massacr. En or. Su son dai.
« Qheuq’un a robë son anè ! » qe mourmonnit l’ancien den l’epés silence de la poûr. Nen s’ehontit. Ao pië de la tombe, un onme se mit à trembller. Nen le regardit. I huchit e chayit à jenouës.
Le dai du fortunë de la më amontraet le coûpabl.
DOIGT
Les gens rassemblés sur la plage ce matin-là étaient ahuris. La peur leur nouait le ventre, les vieilles se signaient. Là, au pied de la croix de bois de guingois, un bras sortait du sable et un doigt raide se dressait.
Un ancien s’approcha et revit le jour où l’homme enterré là fut rejeté par la mer. Ses yeux d’enfants revirent le sable ensevelir sa peau sombre, ses vêtements brodés d’or, et sa bague. Enorme. En or. Sur son doigt.
« Quelqu’un a volé l’anneau ! » marmonna l’ancien dans l’épais silence de la peur. On s’offusqua. Au pied de la tombe, un homme se mit à trembler. On le regarda. Il hurla et tomba à genoux.
Le doigt du naufragé désignait le coupable.