Le gallo dans le métro de Rennes
POCHON
- Hao, l’ami, pourqhi qe t’és à pllat-qhu den la rue ?
- C’ét qe j’ë pus ren d’aotr qe mon pochon, pari !
- Qhi qe y a den ton pochon ?
- Pllein de ren. Il ét vide de qhi q’en me prit.
- Qhi qe y avaet en deden ?
- Des reves q’en me volit.
- Qheu réves qe t’avaes ?
- Les menmes qe tai, badi !
- Pourqhi q’i tient de chonmant ton pochon ?
- J’y mucis la poûr qi agnole e la game qi me fét teni.
- Pourqhi qe tu ne les depouches pouint don ?
- Pour ne pouint perdr le darnier reve q’en ne m’a pouint priz.
- Eyou q’il ét ton reve ?
- Den le parfond du pochon o mes soucis.
- Den qhi qe tu réves ?
- Den une man tendue avant le cârë és gheuz, mon ami.
Matao Rollo - Institut du Galo
SAC
- Eh, l’ami, pourquoi es-tu assis par terre dans la rue ?
- C’est parce que je n’ai plus rien que mon sac.
- Qu’y a-t-il dans ton sac ?
- Plein de rien. Il est vide de ce qu’on m’a pris.
- Qu’y avait-il dedans ?
- Des rêves qu’on m’a volés.
- Quels rêves avais-tu ?
- Les mêmes que toi, pardi !
- Pourquoi tient-il debout ton sac ?
- J’y ai glissé la peur qui détruit et la colère qui me fait tenir.
- Pourquoi donc ne les sors-tu pas ?
- Pour ne pas perdre le dernier rêve qu’on ne m’a pas pris.
- Où est-il ton rêve ?
- Dans le fond du sac avec mes soucis.
- A quoi rêves-tu ?
- A une main tendue avant le carré des indigents, mon ami.
Matao Rollo - Institut de la langue gallèse