Le gallo dans le métro de Rennes

Ecoutez :

I taent tous deûz sietës face la më, en silence. L’iao lichaet les rochers e menaet les begaciaos à la danse.

  • T’és pas ghere caozant adsair…

I ne li reponnit pouint e s’en fut ao pllain. L’aotr n’ôzaet pus ren dire e le regardaet zuner le soulai  qi qhutaet. Une berouée de temp aprés, i fut surprinz de le vair se dehaner.

  • J’ons pas de touâillon.

En silence, nu, il avancit den la më ; à mi-qhésses, i punjit.

Core ebaobë de qhi qi se passaet, i se fighuraet le vair sorti la téte une brassée pu lein.

Pas herme ! I ne dehalaet point.

Inqhiet, i s’ebrivit à la më chonjant qi taet à se nayer. Là-lein, i le vit bondi de l’iao, les qhettes enmorfozées en coue de paisson ! Le soulai qhutit, la më envalit le serain.

Matao Rollo - Institut du Galo

MER

Ils étaient tous les deux assis face à la mer, en silence. L’eau clapotait sur les rochers et faisait danser les bécasseaux.

  • Tu n’es pas très bavard ce soir…

Il ne lui répondit pas et s’en fut au rivage. L’autre n’osait plus rien dire et le regardait contempler le soleil couchant. Un instant plus tard, il fut surpris de le voir se déshabiller.

  • On a pas de serviette.

En silence, nu, il avança dans la mer ; à mi-cuisse, il plongea.

Toujours étonné de ce qui se passait, il s’imaginait le voir sortir la tête une brassée plus loin.

Pas du tout ! Il ne ressortait pas.

Inquiet, il s’élança à la mer en pensant qu’il se noyait. Là-bas, il le vit surgir de l’eau, les jambes transformées en queue de poisson ! Le soleil se coucha, la mer avala l’homme-sirène.

Matao Rollo - Institut de la langue gallèse