Le gallo dans le métro de Rennes

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MIQE

I n’ét pouint core catr oures. Qheuqes bonnes jens sont à muzer den le bistrot à bevocher lous tës, les pus goulipaods se rachalent o un chicolat o de la dume. Ao través des caraods, sou la pllée qi chet d’aca, je vais une bande de parapllées qi sont à passer à grand’encalées su le Pont Bagoule. Ded la tropée-là, nen vla yun qi chanje de trotouere à s’en veni su les qhès. Je ne vais pouint sa goule més, dame, je la reqneus tout conme à son alant. Jamés tariniere, tenant d’oure. C’ét ben yéle.

  • Aloure, qhi qe t’avaes de me dire, don ?
  • Qhi qe tu bais?
  • Un miqe.
  • Garçon, deûz miqes. Deûz grands. J’ë ben du tabut à me deconsoler.

Le miqe, nair conme l’enfë, fort conme la mort, dous conme l’amour.

Matao Rollo - Institut du Galo

CAFÉ

Il n’est pas encore quatre heure. Quelques personnes trainent dans le bistrot en sirotant leurs thés, les plus gourmands se réchauffent d’un chocolat-crème. Au travers des carreaux, sous la pluie qui tombe drue, je vois un groupe de parapluies passant à grandes enjambées sur le Pont de la Mission. De ce groupe, en voici un qui change de trottoir et s’en vient vers les quais. Je ne vois pas son visage mais je la reconnais à sa démarche. Jamais en retard, toujours à l’heure. C’est bien elle.

  • Alors, qu’avais-tu à me dire ?
  • Qu’est ce que tu bois ?
  • Un café.
  • Garçon ! Deux cafés. Deux grands. J’ai bien des soucis à me consoler.
  • Le café, noir comme l’enfer, fort comme la mort, doux comme l’amour.
Matao Rollo - Institut de la langue gallèse