Le gallo dans le métro de Rennes

Ecoutez :

OTË

A y’aler olpë su la lande, y’avaet ren. Rendu à haot, su la roche durte et grize, je me couchis. Le jou d’aprés araet d’étr long.

C’ét à la fréche qe je crochis deden, roche aprés roche. Su l’amplla ‘you qe je dormis, je dersis les murs, l’us, les couézées, les palâtrs, les ardaizes. A la longue de herqheler, le sair, l’otë taet chonmë den le mitan d’un dezërt. Je pouaes me delâsser.

La netée-là, le rossignolet m’eveillit. « folie, folie, folie. Ne reste don pouint tout seu ici ».  Je sortis. Sou les etailes, je comencis de bogner. Yun, deûz, touéz… à uite le soulai deqhutit. A neu, une fantëne bourboutit. A diz tous les amis taent ici.

Si qe vouz passéz su le haot de la lande, entrez don, l’otë ét ouvert.

Matao Rollo - Institut du Galo

MAISON

En allant sur le haut de la lande, il n’y avait rien. Arrivé en haut, sur la roche dure et grise, je me couchai. Demain serait une longue journée.

C’est à la fraiche que je commençai, roche après roche. A l’emplacement où j’avais dormi, je dressai les murs, la porte, les fenêtres, les linteaux, les ardoises. A force de trimer, le soir, la maison était dressée au milieu d’un désert. Je pouvais me reposer.

Cette nuit-là, le rossignol m’éveilla. « Folie, folie, folie. Ne reste donc pas tout seul ici » Je sortis. Sous les étoiles, je commençais à compter contre le mur. Un, deux, trois… à huit le soleil se leva. A neuf, une fontaine sourça. A dix tous les amis étaient ici.

Si vous passez sur le haut de la lande, entrez, la maison est ouverte.

 

Matao Rollo - Institut de la langue gallèse