Le gallo dans le métro de Rennes

Ecoutez :

OUÉZÈ

Le ouézè s’ebrivaet su les graines q’une fanme d’âje li z-acoussaet. Al amaet les ouéziaos. Tous les jous, à la menme oure, su le menme banc, i taent là à s’entr-tuiter. Pipipipipi! Q’a dizaet. Tuitt, tuitt ! q’i reponnaet. Cant qe la pochonnée taet vide, i pigossaet les darnieres graines, a s’eleingnaet olva le metro.

Men anet, la fanme n’ét pouint là. Le ouézè serche aprés yéle. Su lou banc, un onme le chafoure. I n’ame pouint li les ouéziaos. Chiou !

Le ouézè rentr den le metro. S’époure des veyajous. Des bruts qi ne qneut pouint. Serche aprés la fanme, après qheuqes gueurmilles. Personne pour li tuiter.

Deman, ventiés, je treurons les guermilles du metro. Més eyou qe sera notr ouézè ?

Matao Rollo - Institut du Galo

OISEAU

L’oiseau s’élançait sur les graines qu’une femme agée lui jetait. Elle aimait les oiseaux. Tous les jours, à la même heure, sur le même banc, ils étaient là, gazouillant l’un pour l’autre. Cui cui cui. Disait-elle. Cui cui cui ! Répondait-il. Quand le pochon était vide, il picorait les dernières graines, elle s’éloignait et descendait dans le métro.

Mais aujourd’hui, la femme n’est pas là. L’oiseau la cherche. Sur leur banc, un homme le chasse.  Lui n’aime pas les oiseaux. Oust!

L’oiseau entre dans le métro. Prend peur des voyageurs. Des bruits qu’il ne connait pas. Il cherche la femme, quelques miettes. Personne pour lui gazouiller.

Demain, peut-être, nous trouverons les miettes du métro. Mais où est notre oiseau ?

Matao Rollo - Institut de la langue gallèse